Génération(s) Ecolo(s) : l’introduction

Il y a plusieurs discours qui m’agacent très (trop) rapidement, dans la vie.

Le premier c’est : « On a toujours fait comme ça« . Cette phrase me met hors de moi tant elle nie la capacité de changement individuelle et collective de l’humain.
La plasticité du cerveau, c’est une réalité scientifique. Le cerveau peut modifier sa structure, en développant certaines zones pour mieux s’adapter à son environnement. Du coup, refuser de changer quoi que ce soit sous prétexte qu’on n’a encore jamais changé, c’est non seulement un joli syllogisme, mais en plus une négation d’une capacité physique et neuronale de notre propre cerveau. (Merci Jamie).

Le second, c’est : « L’écologie c’est le renoncement au confort moderne« . Comme si, dès que tu te dis écolo, tu allais vivre dans une cabane au fond des bois et t’éclairer à la torche. Même pas à la bougie hein, non, à la torche. Néandertal style.

Le troisième, c’est l’opposition des générations. Soit « C’était mieux avant, nos grands-parents étaient beaucoup plus écolos que nous« , soit à l’opposé « Tout ce qui date de mes grands-parents était nul, aujourd’hui le progrès c’est ça et pas autrement« .

En fait, ces trois discours témoignent des variations dans la perception de l’engagement écologique selon les individus. Ce sont des arguments avancés parfois de mauvaise foi, mais parfois de manière très sincère.
Et ce sont des arguments qu’on retrouve très souvent.

Cela m’a interpellé. Alors j’ai demandé aux gens (parce que je suis curieuse). C’est ma fameuse étude « Génération(s) écolo(s) », à laquelle plus de 100 personnes ont participé, bien plus que je ne l’espérais !
A tel point que j’ai mis des années (oui oui) à traiter toutes les réponses, un peu dépassée par les événements et l’ampleur de la tâche, je l’avoue. J’en parlerai de manière plus détaillée dans un autre article (ou un post Facebook, j’sais pas, j’ai le sens du suspens), pour vous expliquer pourquoi tout ça ne sort que maintenant alors que j’ai lancé les questionnaires au 2e semestre 2017. Si vous avez participé à ce questionnaire et que vous vous êtes interrogé sur ce qu’est devenue votre participation, je vous présente mes plus plates excuses et n’ai aucune justification tangible à fournir, à part mes propres limites.
Disons que je me suis sentie complètement dépassée (comme Astérix dans les 12 Travaux avec son laisser-passer A38), incapable de diviser cette énorme montagne en petites étapes à gravir.

(Ce qui explique au passage que les âges des personnes citées ne soit pas leur âge actuel. Comprenez-moi, j’ai eu la flemme de rajouter trois ans à chaque citation !)

170 pages de questionnaires à éplucher, 114 pages de notes prises en cours de lecture, des recherches, des ratures, des milliers de changements et de modifications de formulation, des heures de recherches… Et voilà le résultat !

Dans ce grand amas de mots, on va parler du rapport des générations à l’environnement, mais aussi de beaucoup d’autres choses. On va parler progrès, confort et privation mis en relation avec l’écologie ; on va parler de responsabilité environnementale ; on va parler de l’utilité (ou non) des petits gestes en matière d’écologie ; on va parler des freins qui nous empêchent d’avancer…
Bref, une vision globale de l’écologie, vue par un petit groupe de personnes et complétée par mes propres recherches et opinions.

Voici donc une petite série d’articles (j’espère qu’ils ne seront pas trop longs) (LOL vous dites-vous : moi aussi) qui parleront de ces sujets, étayés par vos réponses à mon super questionnaire hautement scientifique (non).

Soyez prévenus : on n’est pas dans de l’article pratico-pratique, ni dans quelque chose de léger et rapide à lire. Au contraire, il s’agit là d’articles très longs (une quinzaine de pages pour la première partie), avec beaucoup de citations, de pistes de réflexion, de raisonnements.

Au fond, la réflexion est toujours ce qui m’a le plus intéressé (même si ça a beaucoup moins d’audience que les recettes de lessive ou les articles bourrés de gifs -ma passion). Je ne sais donc pas si tout cela va intéresser quelqu’un, mais il est temps que tout ce travail trouve enfin une issue !

Sommaire en construction :

Je publierai les articles au fur et à mesure, vous retrouverez les liens ci-dessous. En attendant la publication, ça vous donne un avant-goût de ce qui se trame pour la suite !

  • 2 – Écologie et progrès : je t’aime, moi non plus ?
    • La course sans fin : et si le progrès actuel allait droit dans le mur ?
    • Redevenir acteur : quel progrès souhaite-t-on ?
    • L’écologie au service de l’innovation… et vice-versa
    • Une autre vision du progrès : technologie et humanités
  • 3 – Écologie et confort moderne : l’équation (im)possible ?
    • C’est quoi, le confort moderne ?
    • Une notion culturelle, sociale, personnelle et évolutive
    • Du renoncement à la libération : réévaluer notre idée du confort au regard de l’écologie
  • 4 – La délicate question du féminisme
  • 5 – Écologie : c’est quoi, être engagé ?
    • L’engagement est dans l’action : prendre conscience et agir pour l’environnement
    • Partage et diffusion : l’information comme vecteur de l’engagement écologique
    • Engagement et militantisme : la dimension politique est-elle indispensable à l’engagement écologique ?
    • Un engagement protéiforme
  • 6 – Environnement et responsabilité : à qui la faute ?
    • C’est pas qui ai commencé : l’individu, une responsabilité citoyenne pour une action quotidienne
    • C’est la faute au système : responsabilité des entreprises
    • L’homme est un animal politique : le rôle des Etats et de la volonté politique
    • Médias et rapport à l’information : entre culpabilisation et responsabilité
    • La Grande Articulation : un tryptique interdépendant
  • 7 – Appartenance et reconnaissance
  • 8 – L’importance des petits gestes : une bénéfice fantasmé ou réel ?
  • 9 – Ces freins qui nous limitent
  • 10 – Privation et liberté : où se situe l’action environnementale ?

NB : je n’ai pas mené tout ça de manière scientifique, avec un protocole établi, etc : ce n’est pas mon métier du tout. J’ai juste fonctionné par questionnaires individuels.
Cependant je ferais référence à cette démarche par le terme « étude », pour des questions de pratique. Que les professionnels ne m’en tiennent pas rigueur !

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6 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Top! Quelle énergie! ça a dû être un gros boulot et cela ne m’étonne absolument pas que tu aies mis 3 ans à en écrire une étude. Un livre en vue, peut-être?
    Je vais lire tout ça avec beaucoup de plaisir; déjà quelques questions soulevées me rappellent combien il est difficile de parler aux autres, à ses proches, de ces thèmes-là. Je me sens encore très souvent incomprise, même si cela s’améliore enfin un petit peu, après 5 ans d’exemple…

    Allez, je vais lire la suite.
    (tu fais bien de publier tes articles pendant le confinement, on a le temps de les apprécier tranquillement!)

    J’aime

    1. Wild Wild Waste dit :

      Merci beaucoup pour ton retour !
      Justement il y a une partie prévue sur l’échange d’informations et la perception par autrui, peut-être que ça t’intéressera 🙂

      Aimé par 1 personne

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