Pointer la faille

Il y a quelques jours, j’ai tourné un petit bout de vidéo pour le groupe GBEM. Après la première prise, je me suis rendu compte qu’il y avait, sur la table derrière moi, un truc pas du tout écolo ni éthique ni rien, à savoir ma carafe filtrante. Alors certes je n’y mets pas de filtre, elle me sert juste de carafe, mais quand même.

Du coup, j’ai déplacé ma carafe pour ne pas qu’on la voie sur la vidéo.

Comme si, d’avance, j’avais cherché à éviter la phase où j’aurais pu être amenée à me justifier d’avoir du plastique à la maison. Comme si j’avais un devoir de perfection quelconque, et que personne ne devait voir que c’est pas parfait chez moi.
Et je me suis sentie très bête.

shameSinon j’aurais pu me mettre un sac sur la tête pour pas qu’on sache que c’était chez moi.

Du coup, pour compléter ce que je disais dans l’article « Écologie et pression sociale« , j’ai envie de vous parler d’un phénomène extrêmement courant quand on s’engage dans une cause, quelle qu’elle soit : le dénigrement par la faille.

Mais si, vous savez, ce moment où la personne à qui vous parlez vous dit « haha tu fais genre t’es écolo mais tu as une voiture« , « t’es féministe mais c’est toujours toi qui fais à manger le soir » …

seriouslyMoi quand on me dit « Ah mais tu bois dans un gobelet en plastique ? Je croyais que tu faisais ton machin zéro déchet là ! »

Alors à quoi ça rime ? Pourquoi y-a-t-il des gens qui, systématiquement, vont pointer la faille ? Et surtout, comment faire pour ne pas se laisser abattre ?

Temps de lecture : 8 minutes
(Prenez le temps, après cet article le blog sera en pause pour au moins trois semaines !)


  • Le manichéisme, cet ennemi

La logique de celui qui pointe la faille est assez basique : il y a un décalage (plus ou moins grand) entre les valeurs qu’on affiche, et celles qu’on met en pratique pour de vrai dans la vraie vie véritable.

En d’autres termes, sur le beau tableau qu’on peint avec nos valeurs, il y a une rature. (#métaphoreartistique)
Concrètement, cette personne va par exemple nier ton engagement écologique parce que t’as eu le malheur d’acheter une cannette de soda au distributeur (j’exagère à peine. C’est du vécu).

Mais j’ai envie de poser la question : si De Vinci avait foiré un sourcil de Mona Lisa, est-ce qu’on l’aurait radié du super club des plus grands artistes du l’histoire ? (Comparaison foireuse, le retour)

monalisaEt là je réalise qu’elle n’a pas vraiment de sourcils, en fait, donc ma comparaison tombe à l’eau. 

Grosso modo, pour les gens qui cherchent la faille, il faudrait que tout soit parfait. S’il n’y a ne serait-ce qu’un tout petit manquement, un minuscule élément qui ne colle pas avec l’idéal décrit, alors c’est comme s’il n’y avait rien. Le moindre élément négatif réduirait ainsi à néant tous les efforts fournis, tous les engagements tenus. En mode « t’as pas le droit à l’erreur et t’as pas le droit de ne pas être parfait« .
C’est pas super logique, vous en conviendrez.

Ce serait comme dire à ton gosse : « t’as 19 de moyenne partout mais t’as eu que 8 en maths, tu es donc super nul globalement, tu ne peux pas te dire bon élève ».

child« Alors Nicolas, tu as eu ton doctorat à 5 ans, mais je vois que tu as eu seulement 6 au bac de philo, ça fait quoi d’être un cancre ? »
BRAVO VOUS FAITES PLEURER LES ENFANTS !

Le manichéisme ne fait jamais de bien, à personne. Vouloir que tout soit tout noir, ou alors tout blanc, mais jamais rien entre les deux, et surtout pas vert, ou jaune, ou bleu pétrole ou terre de Sienne brûlée (dédicace aux tubes de gouache de quand j’étais petite) : on finit par rater des arcs-en-ciel, et ça, c’est moche.
Soit tu es écolo jusqu’au bout des ongles (et donc tu vis dans la forêt et tu respires pas pour pas gâcher d’oxygène), soit tu n’as pas le droit de te revendiquer écolo. Tout ou rien. Point.

really

Et là je dis : really? Est-ce vraiment sérieux ?

Pourquoi ces autres viennent chercher à gratter là où la peinture semble écaillée, plutôt que de juger le tableau dans son ensemble ?
Pourquoi, au lieu de valoriser quelque chose qui va dans le bon sens, de considérer les bons gestes, les habitudes en train de se mettre en place, … on se focalise sur ce qui ne va pas ?
Je veux dire, on parle ici d’écologie, un sujet quand même important et qui bénéficie à tout le monde (c’est pas ma planète perso, c’est celle de tout le monde, la protéger ça profite à tous) ; on ne parle pas de gestes permettant de se lancer dans l’import-export de chewing-gums goût saucisse-lentille …

L’absurdité de la chose, c’est surtout que cette logique peut être poussée à l’extrême jusqu’à en devenir ridicule. Même le mec qui vit dans une maison énergétiquement passive, qui ne mange que ce qu’il produit, qui n’utilise qu’un vélo, etc … On pourrait lui reprocher de ne pas être assez écolo s’il utilise un ordinateur. Ou s’il prend l’avion une fois par an.

cryBRAVO VOUS FAITES PLEURER LES ÉCOLOS HOMER !

On parle quand même d’une volonté pas très bienveillante, hein. Quelqu’un de bienveillant aurait tendance à valoriser le positif, plutôt qu’à souligner ce qui ne va pas. Les raisons à cela sont très variées, j’en avais abordées certaines dans cet article.

Bref, c’est là, la clé du truc : à partir de quand fait-on assez ? À partir de quelle niveau d’action a-t-on alors le droit de décréter qu’on est écolo, ou zéro déchet, ou féministe, ou antispéciste, ou engagé pour la généralisation des chaussures à paillettes dans le monde ?

glitterPaillettes pour tous les peuples !


  • La (vaine) exigence de perfection

La notion de « faire assez » est bien entendu hyper variable selon les personnes. En revanche, pour les gens qui vont toujours pointer la faille, on dirait que « faire assez » est égal à « tout faire sans exception ». Et donc que ce n’est jamais assez, et qu’il faut toujours faire plus.

moreLes gens qui te scrutent et pour qui tu n’en feras jamais assez : vue d’artiste.

Bah oui, si ce que vous faites n’est pas considéré comme déjà bien, ou comme un super premier pas : il faut aller plus loin. Encore, et encore, et encore.
On touche à la notion de perfection, de faire toujours mieux.

Mais votre grand-mère, votre ami ou votre marchand de journaux vous l’a sûrement dit : le mieux est l’ennemi du bien. On n’apprend pas à courir avant de savoir marcher (collection de poncifs, bonjour).
Par ces jolies phrases toutes faites, ce que je veux dire c’est que l’exigence de perfection ne mène nulle part, qu’elle vienne de soi-même ou des autres. À part s’épuiser pour rien.

Il y a une nette (et utile) distinction entre un idéal, et ce qui est raisonnablement atteignable par chacun.
Un idéal, c’est par définition un truc complet, une unité bien ficelée, où rien ne fait fausse note. Un idéal, c’est une idée (par étymologie) ; il peut servir de modèle, comme quand un peintre (oui encore lui) regarde son modèle pour peindre son tableau.
Mais il aura beau faire tout ce qu’il peut, jamais le peintre ne réussira à reproduire son modèle à l’identique. La pomme sur le tableau aura beau être saisissante de réalisme, elle ne sera toujours qu’une image de pomme. Il ne pourra pas croquer dedans (enfin si, en soi il peut, mais perso je déconseille, j’ai déjà goûté à de la peinture acrylique par inadvertance et c’est pas vraiment goûtu).

yuckVraiment pas gégé. À voir avec plus de sel.

Avoir des idéaux, c’est bien. Ça sert de modèle, d’étoile de navigation en quelques sortes.
Par contre, il ne faut pas -selon moi- verser dans l’idéalisme.
L’idéalisme, c’est la prééminence donnée aux représentations mentales sur la réalité (merci Wiki pour la tournure de phrase qui fait ultra intelligent). En d’autres termes, l’idéalisme c’est mal se représenter les conditions de la réalité, et ne la voir qu’au travers du prisme des idéaux.

glassesEt ça peut vite faire perdre le sens des réalités.

Parce qu’évidemment, si tu prends le fait de ne plus prendre le papier du boulanger avec ta baguette, et que tu le compares avec l’idéal écologique … T’as pas l’air bien malin. T’as même l’air plutôt nul avec ton mini-geste, et tout ce que tu ne fais pas à côté.

Personnellement, ça a tendance à m’agacer quand on me dit « ah tu fais ta to-do list sur du papier ? C’est pas très écolo, je croyais que tu faisais attention ?« .
Je serais curieuse de savoir qui, parmi les gens qui pointent la faille, ont mis en place des choses pour protéger l’environnement.

Faites ce que je dis, pas ce que je fais, hein.


  • Et donc, comment ne pas se laisser atteindre ?

Comme le dit très justement la Famille presque zéro déchet : c’est pas parce qu’on ne peut pas tout faire qu’il ne faut rien faire.
Voilà. Je pourrais m’arrêter là, mais comme je sais que vous en mourrez d’envie (non ?), je vais continuer à blablater.


1) Ne pas se justifier.

Déjà, face à ce genre de personnes ou de remarques, doit-on se justifier des écarts que l’on fait, des imperfections que l’on a ?
Ma réponse perso, c’est : non, surtout pas !

dontMoi quand on me fait comprendre que je devrais me justifier pour avoir acheté une cannette. 

Si on se justifie, on donne raison à l’idée selon laquelle l’imperfection est quelque chose de répréhensible. Or, ce n’est pas le cas ; ça aussi, votre grand-mère (ou votre ami ou votre sage marchand de journaux) vous l’a sûrement dit : personne n’est parfait.
Et même, comme le dit Herveline : à BaS Le PeRFeCTioNNiSMe ! (je crois que j’ai bon dans les majuscules, ouf)


2) Embrasser l’imperfection
(non, pas le bouton sur le nez …)
Il est primordial, selon moi, d’accepter sa non-perfection, mais aussi d’accepter celle des autres.
Et ce, dans tous les aspects de la vie. Déjà, on relâche la pression sur soi (et ça fait du bien), et on relâche aussi la pression sur les autres.

relaxRegardez, comme ce chat. Zéro pression de toutes parts. 

D’ailleurs, Ophélie en avait parlé sur son blog (ici) en disant que les plus ferventes critiques contre sa démarche venaient … de milieux écolos et vegan. Qui devraient pourtant se serrer les coudes. Mais non !
C’est peut-être le signe qu’une forte exigence de perfection envers soi implique sûrement une forte exigence de perfection envers les autres …

Alors que si on accepte nous-mêmes de ne pas être parfaits (parce qu’on ne peut pas l’être !), il y a des chances qu’on arrête en même temps d’être relous avec les autres sur un sujet donné.


3) Il faut savoir raison garder
(le retour des phrases de 1872)
Si on part de très loin, on ne peut pas tenir la distance en changeant tout d’un coup. Si on culpabilise ou qu’on se laisse culpabiliser, on se met soi-même en situation d’échec, au lieu d’aborder cette démarche de manière positive et bienveillante.
Le changement en douceur, pas la révolution. La vraie révolution, elle est dans le fait de remettre les choses en questions.

Donc malgré les éventuelles critiques, je pense qu’il faut continuer à aller à son rythme. Si on se laisse déborder et influencer par des esprits négatifs qui nous poussent à aller plus loin pour les mauvaises raisons, il y a de fortes chances pour qu’on lâche tout au bout d’un moment.

giveupMoi quand je me mets trop la pression. 

4) Prendre la mesure de nos capacités, et en être fiers
Notre posture face aux critiques ne doit pas être « je fais ce que je peux » en courbant le dos et en culpabilisant. Elle doit être « je fais quelque chose » d’un air fier, le dos droit, parce que oui, on fait quelque chose. Même si c’est tout petit, même si pour le moment on ne se sent pas de faire plus. Je fais, car je peux.

Je pense qu’il faut constamment prendre du recul, mesurer ses capacités, ses limites actuelles, ses motivations aussi.
Comme on le répète souvent, les limites se repoussent d’elles-mêmes. Ce qui nous semblait totalement impossible au début nous paraît maintenant à portée (j’en avais parlé ici).

Et personne n’a le droit de décider de nos limites à notre place.


5) Accepter de faire des concessions

Souvenons-nous qu’on ira toujours trop loin pour quelqu’un, et en même temps pas assez loin pour quelqu’un d’autre.
Et oui … Les gens pénibles, ils resteront pénibles même si on se transforme en Nicolas Hulot qui aurait fusionné avec Gandhi et un chamois des montagnes (je suppose que le chamois des montagnes est écolo, mais je me trompe peut-être).

chamoisOui c’est de vous que je parle. Diriez-vous que vous êtes écolos ?

Alors il ne sert à rien de s’épuiser à essayer de se justifier, à changer des choses alors qu’on n’est pas prêt …
L’idée, c’est de se sentir bien avec son cheminement perso : c’est votre affaire, pas celle de votre grand-mère/ami/marchand de journaux (même s’ils vous disent des phrases toutes faites).

Si vous êtes à fond zéro déchet, mais que vous ne vous sentez pas de vous passer du papier toilette, c’est votre droit le plus strict. Si vous êtes hyper calé dans le fait maison, mais que vous préférez acheter votre purée d’amande dans le commerce, c’est également votre droit le plus strict.
Si on ne le sent pas, on ne le fait pas. C’est beaucoup plus simple de vivre comme ça, plutôt que de se mettre la pression pour tout et n’importe quoi 🙂

homer-chillSinon, y’a le modèle Homer aussi. Si le chat de tout à l’heure ne vous inspire pas. 

Attention, je ne dis pas de renier sourdement nos valeurs ou nos engagements (ça, c’est du ressort de la dissonance cognitive). Mais d’analyser nos freins, les choses qui nous posent problème, et décider consciemment et volontairement qu’on est capable de passer outre, ou non. Et le plus génial, c’est que cette décision, elle n’est même pas définitive ! Vous ne vous en sentez pas capable pour le moment. Et c’est là toute la différence : au lieu de fermer cette porte définitivement, on se laisse la possibilité d’y revenir plus tard, quand on sera prêt !


  • Le mot de la fin

(Un jour faudra que je trouve d’autres titres pour mes dernières parties …)

Cet article est partiellement motivé par le fait que je prends l’avion demain pour partir en vacances. L’avion, mode de transport ultra polluant s’il en est.
Le fait est que je ne suis pas prête à renoncer aux voyages par engagement écologique. D’ailleurs, en-dehors de l’avion, on voyage de manière assez responsable, on ne « consomme » pas du tourisme, on part dans un esprit de découverte. (Ah bah tiens, je me justifie !)

hobbitMoi quand je pars en voyage.

Alors oui, on va faire plus de 10h d’avion. Et on assume, déjà parce qu’il n’existe pas d’autre moyen pour traverser l’Atlantique et tout le territoire américain (à part le bateau, mais je n’ai « que » trois semaines de vacances, pas trois mois !), ensuite et surtout parce que c’est important pour nous de continuer à faire ce qui nous motive !

Donc vous l’aurez compris, on part trois semaines aux États-Unis, et le blog sera en pause pour au moins trois semaines, voire un mois (le temps de se remettre du retour !).

► J’essaierai de poster des choses sur la page Facebook et sur le compte Instagram du blog pour vous tenir au courant de l’épopée, rejoignez-nous !

D’ici-là, soyez sages, mangez des légumes de saison, faites la sieste et buvez beaucoup d’eau, c’est très bon pour la santé !

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21 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Super Boby dit :

    et sinon bravo pour la résolution du voyage responsable c’est top !! Je suivrai la préparation, c’est vrai que c’est pas évident…

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  2. Super Boby dit :

    Merci pour ce billet, et pour tout le travail fait sur ce blog ! Je suis sincèrement admirative et heureuse que des bloggeuses comme toi fassent un tel boulot de sensibilisation. J’ai un blog moi aussi mais plus modeste 🙂 Et je suis aussi bénévole à Zero Waste Paris à mes heures perdues !

    Je suis désolée mais j’ai envie de réagir un peu à l’inverse de ta conclusion sur l’avion (que j’aurais préféré voir en début d’article). Pour moi, être militant.e écolo (car c’est ce que nous sommes dans une certaine mesure, non ?) et revendiquer le fait de ne pas vouloir arrêter de prendre l’avion, c’est être dans un paradoxe que je trouve difficilement tenable. On ne parle pas de la canette de coca ou du fait d’avoir craqué sur des chaussures neuves… On parle de l’un des principaux postes d’émission de carbone évitables dans la vie d’un individu (puisqu’on parle d’action individuelle). Quand on calcule son bilan carbone, c’est flagrant (pour moi c’était genre 1/3 de mon impact !).

    J’ai du mal du coup à reconnaître la comparaison entre des actions assez minimes (qui certes nous font souvent culpabiliser à tort) et prendre l’avion pour passer des vacances au bout du monde.
    Pourtant, j’ai été une accro de voyages, et j’ai notamment fait un magnifique road trip aux Etats-Unis il y a 4 ans avant de « devenir écolo » ! Ça serait absurde de regretter tout ça, et au contraire je considère que j’ai eu une chance immense. Mais aujourd’hui je ne le ferais plus : je réalise mes rêves de lointain via les livres, les films, les documentaires voire les rencontres, et ça me nourrit bien aussi !
    Pour moi, un long voyage devrait se justifier par un besoin plutôt qu’une envie, ou alors prendre un sens qui dépasse le plaisir personnel, même si ce plaisir est une expérience de vie qui peut paraître incontournable.

    Voilà, je ne t’ai pas écrit pour te juger, mais juste pour partager mon avis d’écolo qui aime réfléchir (se prendre la tête ? noooooooonnn…) et débattre, car cette question de l’avion est pour moi quelque chose de très important dont on parle peu. Je précise que, de mon côté, mon copain étant d’Amérique centrale nous sommes obligés de voyager tous les ans et demi / 2 ans ! La mondialisation des familles contribue aussi à tous ces longs déplacements !

    Bonne continuation et au plaisir de te lire,
    Diane

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    1. Wild Wild Waste dit :

      Effectivement la question de l’avion est toujours sensible…
      Mais comme je le dis, je ne suis pas prête à faire ce sacrifice là.

      Je pense qu’en écologie, l’essentiel c’est de faire les choses quand on y est prêt -sinon on provoque frustration et crispation.
      Ptetre qu’un jour j’arrêterai, je ne sais pas.

      Si du coup, le fait de prendre l’avion m’interdit le « titre » d’écolo, et bien soit, tant pis, je ne suis pas écolo 🙂

      Je ne revendique pas le fait de prendre l’avion, je dis simplement qu’à l’heure actuelle c’est toujours bien trop en-dehors de ma zone de confort d’y renoncer définitivement. Tant mieux s’il y a des gens qui réussissent à satisfaire leurs besoins d’ailleurs par d’autres moyens -ce n’est pas encore mon cas.
      Mais crois-moi que je me pose la question chaque fois que je réserve un billet …

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      1. Super Boby dit :

        Je suis d’accord avec toi, se frustrer provoquerait l’effet inverse !
        Mais pour préciser ma pensée, il y a une distinction entre notre parcours individuel, sur lequel personne ne devrait avoir son mot à dire, et notre posture d’auteures de blog écolo, qui nous donne une certaine responsabilité (c’est mon avis). La question n’est pas de savoir si toi, ta famille, ou ton collègue valident le fait que tu sois vraiment « écolo », même si elle peut avoir toute son importance. Sur ce blog tu ES écolo, tu es perçue comme telle !
        Du coup lorsque tu parles de l’avion, je trouve que le propos pourrait être un peu plus « informé » : oui, tu as le droit de prendre l’avion sans être jugée, mais oui aussi, prendre l’avion représente un impact carbone énorme par rapport aux exemples que tu donnes dans l’article, donc d’après moi ça mérite au moins une toute petite info de mise au point, surtout que l’article se termine assez rapidement par ça et donc on le retient bien.
        De mon expérience, les changements de comportements (zéro déchet, manger écolo…) passent beaucoup par les blogs, qui remplissent une vraie mission de service public ! Je pense que les auteur.e.s des blogs qui ont du succès ont une réelle influence et donc le pouvoir d’accompagner et d’orienter les réflexions et choix de leurs lectrices et lecteurs.

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      2. Wild Wild Waste dit :

        Ah ouais mais la pression là ^^
        Du coup selon toi, pour chaque élément « non écolo » on devrait faire une présentation des dégâts que l’on cause ?

        Je partais du principe que les gens savent que l’avion c’est la cata écologique (comme je l’ai dit dans mon article sur les objectifs 2018) mais je me trompe peut-être…
        je vais voir pour enrichir cet article là avec des éléments sur l’avion !

        Merci pour ton avis 🙂

        Aimé par 1 personne

      3. Super Boby dit :

        Eh oui trop la pression ! Quelle rapidité de réponse 🙂 Ben non, encore une fois pour moi l’avion est un cas particulier vu son poids dans notre empreinte écologique (et vu que le transport aérien ne va faire qu’augmenter dans les prochaines années selon les prévisions)
        Désolée de t’embêter, ce sujet de l’avion aaaahhhh ça me titille 😀

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      4. Wild Wild Waste dit :

        Non mais ça se comprend, c’est compliqué comme question, et c’est sûr que ça fait très contradictoire …
        Mais je suis (encore et toujours) pleine de contradictions, très loin d’être parfaite dans ma démarche ^^ J’aimerais avoir le courage de renoncer à tout ce qui a un impact négatif (surtout aussi prononcé que l’avion) mais je n’en suis pas encore capable :/

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  3. Little No dit :

    Heureuse que tu aies fait ce rediff ! J’adore cet article et je m’y suis tellement reconnue. A la fois, dans la personne qui juge ceux qui se mettent une étiquette comme la personne jugée. Cependant, je crois que le pire, ce n’est pas mon entourage : c’est moi-même. Je suis la personne qui me juge le plus et qui me dit sans arrêt : »mais tu en fais pas assez ! » « tu as la capacité de faire de plus, c’est juste une question de volonté. » Alors qu’en réalité, c’est une question de temps et je commence enfin à le comprendre.

    Merci pour cet article,
    Bonne journée,
    Little No’
    http://touchesdenvie.wordpress.com

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  4. prettyarty dit :

    c’est tellement ça. Mais souvent les gens qui agissent ainsi sont ceux qui en font le moins, et ce que l’on fait leur renvoie (bien involontairement) en pleine face ce qu’ils ne font pas, alors ils ont besoin de rabaisser les autres pour se sentir à niveau… psychologie de comptoir du jour;) bon voyage!

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  5. Julie dit :

    Salut,
    je découvre ton blog avec cet article et j’ai vraiment aimé!
    Ta réflexion est tres interessante et meme si , heureusement pour moi, je n’ai encore jamais eu a faire a ce genre de remarque, je vais garder tout ça en tete pour le jour ou. Surtout la partie ou je devrais etre fiere de ce que je fais, parce que ça, il n’y a pas besoin de mauvaises langues pour le faire, que ça fait du bien et que ça donne une incroyable energie pour continuer a aller un peu plus loin!
    Merci pour ton article et au plaisir de te lire a nouveau 🙂

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  6. endolorie dit :

    Oh mais c’est trop ça !
    Il y a 2 jours, une collègue m’a fait une remarque du même style – parce que j’avais mangé une tartine de Nut…. au boulot alors que je mange bio. Enfin, chez moi j’ai le choix du bio mais pas au travail ! Ça m’a saoulée parce que je fais plein d’efforts et venant de la part de quelqu’un qui achète parce que c’est « nouveau », qui suit la « mode » et est ultra dépensière… Bref, pointer la faille plutôt que voir la globalité, c’est malheureusement hyper fréquent…

    J’aime

  7. Lydie dit :

    Waouh J’ai tout lu !
    Je suis à bout de souffle… 😂

    Mais comme d’habitude c’est tellement vrai, tellement ça, tellement censé !

    Bonne vacances !
    Biz

    J’aime

  8. Lydie dit :

    Waouh J’ai tout lu !
    Je suis à bout de souffle… 😂

    Mais comme d’habitude c’est tellement vrai, tellement ça, tellement censé !

    Bonne vacances !
    Biz

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  9. Olivia dit :

    Ton article est excellent. Il m’a automatiquement inspiré pour mon article de lundi matin. merci et passe de belles vacances.

    J’aime

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