Produits d’entretien : santé, écologie, économies

Non ce n’est pas un slogan (quoique -Votez pour moi !). Juste les trois axes majeurs de motivation pour se passer des produits ménagers conventionnels.

Cet article va faire un peu « magazine de la ménagère », mais c’est un sujet important.
De quoi ? La lessive c’est important ? Et oui mon brave ami, et pas que pour éviter d’aller bosser avec une chemise couverte de mousse au chocolat.

stainToi aussi, va travailler avec un t-shirt propre. 

Les produits d’entretien, c’est pas forcément ce qui vient en premier lieu à l’esprit quand on parle d’écologie. Souvent on se dit, au mieux « boarf, au pire je vais prendre la lessive machin Eco-planète-verte-cuicui-les-petits-oiseaux » ; au pire « je m’en fiche » ; en passant par le « oui mais j’ai pas trop le choix, si ? ».

Et pourtant ! Ce n’est une nouvelle pour personne, les produits d’entretien classiques sont dangereux (pour la santé, pour la planète, mais aussi pour le porte-monnaie). Rien que de voir les pictogrammes signalétiques sur certaines bouteilles, ça donne moyen envie de nettoyer son plan de travail avec …

Mais alors pourquoi on doit les éviter, ces produits ? Et si on les évite, est-on condamné à vivre dans la crasse et le linge sale ?

homer-dirtExactement comme Homer, le modèle de ma vie. 

Bien sûr que non mes chers amis ! On en parle ?

Comme cet article est -encore !- très long, je vous mets un petit sommaire 🙂

1- Pourquoi éviter les produits d’entretien conventionnels?

2- Alors on fait quoi ?

3- La lessive

4- Le lave-vaisselle

5- La vaisselle à la main

6- Le nettoyant multi-usages

7- Le gel WC

8- Conclusion

Temps de lecture : 12 minutes
Promis un jour je ferai un article court. 


1- Pourquoi éviter les produits d’entretien conventionnels ?

► Ils sont dangereux pour la santé.
Cela peut sembler catastrophiste, mais au fond ça ne l’est pas vraiment.

Sur vos produits habituels, vous avez toute une ribambelle de pictogrammes qui vous mettent en garde contre les risques d’empoisonnement, de corrosion, voire de mort (!).
Et on passe notre vie à les utiliser, les respirer, manger dessus, manger dedans, manger avec, les porter sur nous avec nos vêtements … Tout en les planquant soigneusement pour ne pas que les enfants tombent dessus. Logique.

pictosOwiii mettons ensuite notre nourriture sur ce produit 😀 

Je ne vais pas détailler, car Ophélie (sur Antigone XXI) a fait des recherches complètes et très intéressantes sur la toxicité des produits ménagers : ici et . L’année dernière, un numéro de 60 millions de consommateurs avait également fait grand bruit à ce sujet (voir aussi ici).

D’autre part, on a dans nos sociétés une tendance à tout désinfecter, à tout aseptiser.

Autant je comprends qu’on désinfecte ses toilettes, autant aseptiser toute la maison, c’est mettre en danger notre organisme par l’utilisation de produits dangereux, mais aussi par l’affaiblissement de notre système immunitaire. Moins on est en contact avec les bactéries, moins notre organisme sait se défendre.

globulesLes petits globules blancs, Il était une fois La Vie ❤

Évidemment, je ne dis pas qu’il faut arrêter de faire le ménage et qu’on devrait vivre dans la poussière et la moisissure. Cessons donc le manichéisme : je parle d’agir avec mesure et tempérance.
Je ne suis pas certaine que désinfecter le moindre centimètre carré de la maison serve à quoi que ce soit ; surtout que les bactéries et les microbes, ils reviennent en deux secondes et demi hein. Don Quichotte et ses moulins.

quichotteMoi contre les microbes, vue d’artiste.

► Ils polluent. Beaucoup.
Que ce soit lors de leur fabrication, de leur utilisation, ou de leur élimination, les produits ménagers conventionnels sont des calamités environnementales et sanitaires.
Voilà, c’est dit.

honestON NE NOUS DIT PAS TOUT

Car en plus d’être dangereux et de polluer notre air intérieur, les produits ménagers polluent aussi ailleurs, dans les cours d’eau notamment : le traitement de l’eau n’est pas, à ce jour, capable de dépolluer l’eau de tous les résidus de produits chimiques qu’on déverse dans nos eaux usées chaque jour. Avec les conséquences que vous connaissez pour la flore et la faune aquatique quand ces eaux polluées sont rejetées dans les cours d’eau naturels.

Sans compter la pollution générée par les bidons en plastique qui s’accumulent et sont, au mieux, recyclables une seule fois ; au pire, pas recyclés du tout.

Donc c’est le combo qui tue : pollution à la production (dérivés de la pétrochimie, polluante par essence #artisandurire), à l’utilisation (composés organiques volatiles …), au retraitement (plastique), et à la dégradation (rejet dans les cours d’eau).

C’est la fête.

partyYayyyy …

► Ils sont chers !
Et oui … On va reparler porte-monnaie plus loin dans l’article, mais les produits ménagers conventionnels sont très chers.

Pour préparer cet article, et armée de mon meilleur ordinateur (je n’en ai qu’un, mais quand même), j’ai été jeter un œil sur des sites d’hypermarchés (je suis prête à tout).
Des lessives à 8€ les 3 litres ou des liquides vaisselle à plus de 3€ le litre … Calculez sur l’année votre consommation de lessive, liquide vaisselle, adoucissant, tablettes lave-vaisselle, liquide de rinçage, sel régénérant …
Je pense qu’en fonction des foyers, la dépense va de « gênante » à « ahurissante ». Ici, avec mon calcul, on serait à un minimum de 120€ par an. Et nous ne sommes que deux, et sommes plutôt minimalistes sur le nombre de produits utilisés (pas de gel-spécial-joints-de-carrelage à la maison).

produitsLe contenu de mon placard d’entretien. Lol j’rigole, j’ai genre 2 bouteilles. Et un seul gant, j’ai perdu l’autre. 

Ça peut paraître peu (10€ par mois), mais perso je préfère les mettre ailleurs que dans des produits nocifs pour tout le monde (ma planète, mon compte en banque et moi), alors que faire autrement est possible, et même simple !

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2- Alors on fait quoi ?

Le premier pas serait de passer à des produits labellisés « écologiques ». C’est déjà mieux que la lessive Le Rat ou Swip à 11€ les trois litres (véridique).

Mais les produits industriels (écolo ou pas) restent des produits industriels, avec leur lot d’inconvénients : des emballages qui se répètent indéfiniment, des tensioactifs clairement pas fifou pour notre santé, des compositions bof, des prix souvent élevés, des résidus écotoxiques rejetés dans la nature.

Alors pourquoi on ne ferait pas certains produits soi-même ?

Une fois, j’ai dit à quelqu’un que je fabriquais ma propre lessive. J’ai eu trois réactions très successives : « mais ça doit être super compliqué ! » ; « mais ça doit être super long ! ; « mais ça ne doit pas être super efficace ! ».
Réponses très simples : c’est limite enfantin de faire de la lessive ; ça prend 10mn à tout casser pour en faire trois litres ; c’est tout aussi efficace que la lessive industrielle. Voilà, au suivant.

next

Faire ses produits ménagers, c’est souvent vu comme complexe parce qu’on s’imagine devoir jouer au petit chimiste -on est tellement habitués aux compositions à rallonge de nos produits industriels.

En réalité, pour faire la plupart des produits ménagers, on a besoin de 5 ingrédients de base : du savon (de Marseille par exemple), du vinaigre blanc, du bicarbonate de soude, de l’acide citrique et des cristaux de soude. Si vraiment vous êtes des foufous, vous pouvez aussi ajouter le percarbonate de soude, une pierre d’argile, ou encore de la terre de Sommières.

Donc 5 ou 6 ingrédients, pour faire quasiment tous les produits de la maison (lessive, liquide vaisselle, produit pour le lave-vaisselle, adoucissant, déboucheur de tuyauterie, produit à vitres, désinfectant, anticalcaire machine, anticalcaire carrelage, blanchissant, détachant, liquide de rinçage, nettoyant cuisine et salle de bain, décrassant pour les toilettes …).

Et nul besoin d’aller vous approvisionner chez Pfeizer pour acheter ces produits : perso je les trouve tous en magasin bio. On est loin du labo de chimie clandestin.

labMoi quand je me prépare à fabriquer mes produits ménagers. 

On le voit donc : l’essentiel est de simplifier. Et en simplifiant, on mutualise.
Inutile d’acheter un produit qui ne servira que pour fabriquer un seul nettoyant : ça prend de la place, et c’est pas très économique.
Mon placard de base, il sert pour tout.
Et je me rends compte, à la longue, que je n’ai pas besoin d’avoir vingt-quatre produits pour que ma maison soit propre -les gens qui sont venus chez moi peuvent, j’espère, en témoigner : c’est plutôt propre dans l’appartement.

2 focus, quand même :

► sur le savon de Marseille : choisissez-le de bonne qualité. J’insiste.
Le savon de Marseille n’est pas protégé par un label, n’importe qui peut prétendre en vendre alors que ce n’est pas du vrai.
Le véritable savon de Marseille est composé de 4 ingrédients seulement : huile d’olive (à 72%), huile de coco, de l’eau, du sodium hydroxide, du sodium chloride, et un peu de glycérine (produite naturellement par le processus de saponification ; gare à la glycérine ajoutée !!).

Si vous le pouvez/voulez, évitez le savon à l’huile de palme, pour les raisons éthiques qui y sont liées.

Le véritable savon de Marseille est un peu plus cher que les ersatz que vous trouverez en supermarché (je paie la barre de 2kg 24,85€, en comptant les frais de port -ce sera la base de calcul des coûts indiqués plus bas). Je le prends chez le Fer à Cheval, mais j’ai récemment vu du savon Marius Fabre (autre savonnerie traditionnelle) en vrac chez Day by Day !

Dans tous les cas, vérifiez toujours la composition du savon. Un savon de mauvaise qualité (ou enrichi en glycérine, par exemple) vous donnera des produits moins efficaces, voire pas efficaces du tout (coucou le liquide vaisselle qui laisse un film gras …).

greasyMon premier liquide vaisselle, vue d’artiste (le même)

2e focus : les huiles essentielles. Je sais que certains utilisent beaucoup d’HE dans leurs préparations pour les produits d’entretien, mais perso je n’en mets pas.
Déjà, parce que les HE, c’est extrêmement puissant : les rejeter dans l’eau, c’est quand même ultra dommage. À la production, c’est aussi pas toujours très écolo : il faut cultiver énormément de plantes pour obtenir une touuute petite quantité d’HE. Si on peut s’en passer, autant le faire 🙂 (je vous renvoie chez Natacha de chez Les Echos Verts pour en savoir plus !)
De mon côté, j’en utilise quelques unes pour la cosmétique, mais pas pour les produits ménagers.

Allez, on y va ?

Let’s cook !

breaking-bad« Et maintenant, rajoute le bicarbonate ». Breaking Bad aurait pris une autre tournure s’ils avaient fabriqué de la lessive. 

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3- La lessive

Easy peasy.

  • L’adoucissant

Je n’en utilise plus depuis belle lurette. À la place, je verse un peu de vinaigre blanc dans le bac à assouplissant de la machine.
PROMIS le linge ne sent pas le vinaigre. Promis juré. Au pire du pire du pire, si vous en mettez trop, l’odeur s’en va en séchant.
Si vraiment l’odeur vous insupporte, vous pouvez faire macérer des zestes d’agrumes, ou bien des herbes (romarin, thym …), qui ôteront un peu l’odeur acide du vinaigre. Mais promis ça ne sent rieeeeen sur le linge sec !

swear

Plusieurs avantages :
c’est ultra simple. Aussi simple qu’une bouteille d’adoucissant, quoi : pas de produit à préparer, rien, juste tu ouvres, tu verses, tu refermes. Pof.
le vinaigre préserve les couleurs -et oui ! Quand j’étais gamine, ma grand-mère passait les vêtements neufs au vinaigre. Ce n’est que bien plus tard que j’ai compris que c’était pour fixer la couleur et éviter que ça ne dégorge au lavage.

grandmaMa mamie quand je lui dis qu’elle avait raison. 

le vinaigre préserve votre machine. Beh oui, c’est un anticalcaire ultra-puissant ! Alors en plus d’économiser sur l’adoucissant, on économise sur la tablette de Galcon.
– le vinaigre blanc, c’est archi pas cher. Comptez entre 0,50 et 0,60€ le litre … On est loin des Souplane à 1,45€ le litre. Sur l’année, j’ai calculé un minimum de 8,74€ d’économies.

  • Le blanchissant et le détachant

Quand les chemises sont grisées, ou jaunies ? Juste une cuillère à soupe de percarbonate de soude dans la machine, et hop !
Si c’est vraiment gris/jaune, on peut laisser tremper une nuit dans une bassine d’eau avec une cuillérée de percarbonate. Croix de bois croix de fer, ça marche bien.
5,85€ le kilo de percarbonate de soude à la Biocoop (sachet qui tient environ 1 an, quoi, et encore je prends de la marge), contre 4,86€ les 500g de Vanosh BouxiMaxion machin truc. 3,87€ de moins pour le produit écologique en sachet recyclable !

Notez que le percarbonate devient actif à partir de 40°C.

Pour le détachant, attention exclusivité : juste du savon. Waaaa.
De Marseille, ou de fiel, peu importe (si vous êtes vegan, pas de savon de fiel hein). On frotte (pour le sang, avec de l’eau froide impérativement sinon c’est mort), on lave, basta.

  • La lessive

Je fabrique celle-ci depuis un peu plus d’un an. Je la fais par doses de trois litres à la fois -pour la simple et bonne raison que c’est la contenance du dernier bidon de lessive industrielle que j’ai acheté, et que je l’ai gardé exprès.

J’utilise environ un bidon tous les deux-trois mois, à raison de 2 machines par semaine. Histoire de vous donner un calcul « au pire », j’ai réduit à un bidon tous les deux mois. Et chaque fournée de trois litres me prend 10 mn à préparerÇa va, ça passe large.

Ingrédients2.JPG

Pour trois litres de lessive :

– 150g de savon de Marseille râpé (1,86€, ou 1,20€ sans les frais de port)
– 3 cuillères à soupe (= environ 50g) de bicarbonate de soude (0,32€ / 3,19€ les 500g)
– 3 cuillères à soupe (= environ 50g) de soude en cristaux (0,34€ / 3,39€ les 500g)
– 3L d’eau, enfin un peu moins sinon ça va déborder (logique) (mais on sait jamais)

Je râpe le savon (au robot, parce que #teamfeignasse). Je fais bouillir l’eau, je mets le savon dedans, je touille jusqu’à ce que le savon ait complètement fondu (ce qui est très rapide quand le savon est râpé finement).
Ensuite, hors du feu, je rajoute le bicarbonate et les cristaux de soude. Je mélange (attention, parfois ça mousse un peu).
Ensuite je laisse le machin tranquille le temps que ça refroidisse (pendant ce temps-là je fais des choses constructives comme payer mes impôts ou faire une sieste).

lazyExemple d’activité constructive. 

Si besoin, je passe un coup de mixeur plongeant (mais en général ça va). Et je transvase dans mon bidon vide.
Et voilà. 10 mn top chrono.

Avant de m’en servir, je secoue le bidon vite fait, et j’en mets un demi-verre dans la machine (direct dans le tambour, pas dans le bac, pour éviter les problèmes d’encrassement des tuyaux internes).

Alors, niveau porte-monnaie, ça donne quoi ?
Coût de revient des trois litres de lessive : 2,5€ (en comptant les frais de port du savon)
Coût de revient au litre : 0,83€
Coût par lavage (pour 2 machines par semaine) : 0,17€
Coût annuel : 15€. Par an. Oui oui. Ou même 11,16€ si je ne compte pas les frais de port du savon.

Pour comparer, j’ai regardé sur un site d’hypermarché bien connu, Intersection Routière. J’ai vu des prix de 3,32€ (2 litres) à 11€ (3 litres), en fonction de si on prend la lessive la moins chère ou la plus chère.

Même avec la lessive la moins chère, on est gagnant avec une lessive maison puisque sur l’année (avec le même nombre de bidons), l’économie annuelle est au minimum de 14,88€, ou même jusqu’à 51€ en comparant avec la lessive plus chère.

Sachant qu’en plus les produits utilisés sont tous écologiques, biodégradables, respectueux de l’environnement et de notre santé. D’ailleurs j’ai lu pleiiiin de témoignages de gens qui avaient des problèmes d’allergies avec les lessives industrielles, et qui n’en ont plus du tout avec une lessive maison …

Niveau efficacité, et très, très sincèrement, je ne vois aucune différence avec une lessive industrielle. Aucune. S’il y a de grosses taches, je les frotte avant lavage avec un peu de savon. Mais c’était pareil avec une lessive indus.

Alors certes, le linge ne sent pas la fraîcheur-des-prés-aux-pétales-de-ciboulette-de-printemps. Juste, il ne sent … rien.
Évidemment, ça demande un peu de déshabituation au début, d’avoir du linge propre qui ne sent rien. Mais au bout d’un moment, on se dit que c’est pas le parfum (de synthèse) qui fait que linge est propre … C’est juste le lavage. Si vous couvrez vos fringues sales de parfum, elles restent sales je crois bien.

smellEt ma pauvre Lisa, t’auras beau te couvrir de parfum, ça restera crade. 

NB : je sais que certains font leur lessive au lierre ou à la cendre. Le lierre, bouilli, dégage de la saponine (tensioactif naturel). La cendre, avec de l’eau, dégage de la potasse (nettoyant naturel). Donc des lessives gratos, quoi.
La cendre, je n’ai jamais testé. Pour le lierre, j’ai cueilli du lierre l’autre jour pour essayer (juste pour vous, bienvenue dans Vis ma vie de blogueuse), donc je vous dirai ce que ça donne !

EDIT : j’ai donc testé la lessive au lierre ! Bon, en-dehors du fait que je me suis cramée en voulant mixer le tout alors que c’était encore bouillant (#blogueuseencarton), niveau efficacité je n’ai pas vu de différence avec ma lessive habituelle. Donc pour moi c’est une bonne alternative, entièrement gratuite en plus !

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4- Le lave-vaisselle

À la maison, on a un petit lave-vaisselle (taille 45cm, donc pas un grand). Il tourne entre deux et trois fois par semaine, en cycle éco.

Avant on mettait des pastilles dégueu du supermarché. Ensuite on est passés aux pastilles de la Biocoop. Mais entre les emballages et la composition pas terrible, j’ai décidé d’essayer le produit maison.

Jusque là, on est plutôt contents -y’a des trucs qui ressortent pas étincelants, mais franchement ça va. Pas pire qu’avec les produits conventionnels.
On met -astuce connue- du vinaigre blanc à la place du liquide de rinçage ; et du gros sel à la place du sel régénérant. Et la machine s’en porte très bien !

Pour laver, ma recette de poudre (j’ai renoncé à faire des pastilles, ça prend 5mn de plus et je vous rappelle que #teamfeignasse), j’utilise mes produits de base.

Et c’est tellement simple que j’ai même un peu honte de vous la proposer. Je mets … 45 secondes ? Allez, on va dire une minute, à préparer 200g de poudre.

Pour 200g de poudre lave-vaisselle :

– 4CS (environ 60g) d’acide citrique en poudre (9,19€ le kg)
– 4CS (environ 60g) de soude en cristaux
– 4CS (environ 60g) de bicarbonate de soude
– 4CC (environ 20g) de sel fin (en vrac, 1€ les 250g)

Je mélange tout dans une boîte hermétique. Et voilà. Merci, au revoir.

ingredients1.JPGPrendre la photo a été plus long que faire la poudre. En toute honnêteté. 

On met une bonne cuillérée à soupe (environ 10g) par lavage.
Coût de revient de 200g de poudre lave-vaisselle : 1,41€
Coût de revient par lavage (pour 3/semaine) : 0,07€
Coût de revient annuel : 10,92€

Dans ma grande bonté, j’ai continué à farfouiller sur le drive de Intersection Routière pour trouver des comparaisons. C’est moins net qu’avec la lessive, mais là encore, le fait-maison est moins cher (économie moyenne de 12 à 23,82€ par an).
Et bien sûr, il faut prendre en compte l’aspect réduction des déchets, produit mieux biodégradable et plus respectueux de l’environnement (et de notre santé).

hootÉcoutez donc ce … hibou géant … des années 70 … 

NB : il n’y a pas de savon dans ma recette (ou autres tensioactifs) parce que ma vaisselle n’en a pas besoin. Pour d’autres, ça peut être utile. Dans tous les cas, il faut tâtonner, car l’efficacité dépend aussi de la dureté de l’eau, des performances du lave-vaisselle, etc.
Sachez par ailleurs que la plupart des lave-vaisselles peuvent se régler, dans le sens où on peut ajuster la quantité de liquide de rinçage libérée à chaque cycle, par exemple.

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5- La vaisselle à la main

EDIT de novembre 2017 : la recette de liquide qui suit m’a moyen plu, sur le long terme.
J’ai plutôt testé le cake vaisselle (recette ici), même si je reste persuadée que le bloc de savon tout bête est encore la solution la plus pratique 🙂 

C’est déjà pénible de mettre des trucs au lave-vaisselle, c’est encore pire de laver à la main. On passera sous silence que je suis nulle en Tétris, et que donc par conséquent je suis nulle en rangement de lave-vaisselle, donc c’est mon copain qui s’en charge.

Niveau vaisselle à la main, j’avais essayé une recette à base de savon noir il y a quelques temps, que je n’avais pas du tout aimée.

Point chimie : Après m’être renseignée, c’est sûrement parce qu’il y avait du vinaigre dedans. Le vinaigre étant un acide et le savon de potasse (le savon noir) un basique, le savon a perdu ses propriétés détergentes à cause du vinaigre. En fait, si on ajoute du vinaigre à du savon, il se décompose et se transforme en acide gras. Pas très pratique pour un liquide vaisselle …

understandingMoi quand j’ai compris pourquoi mon liquide vaisselle avait foiré.

Par curiosité, j’ai essayé le bloc de savon de Marseille tout bête (le vrai savon de Marseille véritable hein, comme je vous ai dit), en frottant mon éponge dessus. Et bien c’est pas mal du tout ! C’est même plutôt très bien, et ça colle à merveille avec ma feignassitude (laissez-moi inventer des mots).

Mais comme je sais que, psychologiquement, tout le monde n’est pas prêt ou n’a pas envie de passer à un machin solide, j’ai AUSSI testé pour vous (#jaitestépourvous) un liquide vaisselle maison !

Je n’ai pas beaucoup de recul puisque je l’ai fait dimanche dernier, mais jusque là c’est plutôt bien. Je l’ai utilisé pour nettoyer mes ustensiles pleins d’huile et de cire d’abeille (je venais de me faire du baume à lèvre) et plus de trace de gras ! Le toucher est un peu étrange, mais on s’habitue.

Pour 500ml de liquide vaisselle

– 500ml d’eau (plutôt 450ml pour pas que ça déborde mais vous faites comme vous voulez 🙂 )
– 50g de savon de Marseille râpé (0,62€ avec les frais de port)
– 1CS (environ 20g) de bicarbonate de soude (0,12€)
– 1CS (environ 20g) de soude en cristaux (0,14€)

Exactement même process que pour la lessive (les ingrédients sont identiques !) : faire bouillir l’eau, mettre le savon à fondre, puis ajouter le reste des ingrédients hors du feu. Après refroidissement, j’ai mixé vite fait et j’ai transvasé dans un ancien flacon de liquide vaisselle.
J’ai même râpé le savon à la main ! Et même comme ça, j’ai mis moins de 15mn en tout.

Ingredients4.JPGMerci la Microplane.

La quantité de savon, supérieure (proportionnellement) à celle présente dans la lessive, permet d’obtenir un résultat plus crémeux, plus proche du gel. C’est grâce à la glycérine, présente naturellement dans le savon de Marseille à l’état de trace (résidus de la saponification). Pensez à bien secouer le flacon avant utilisation 🙂

Ça mousse un peu, ça dégraisse, ça nettoie, ça se rince bien, bref pas de problème à signaler pour le moment !

Coût de revient pour 500ml : 0,88€
Coût de revient au litre : 1,76€
Coût de revient annuel (en misant sur 1 bouteille tous les 3 mois -j’ai un lave-vaisselle) : 3,52€

Et pour comparer sur Intersection Routière, les flacons les moins chers sont à 0,99€, et les plus chers à 4,98€/1L.

Sur un an, ça fait une économie jusqu’à 16,40€ quand même !
Avec quasiment aucun déchet, un produit biodégradable sans souci pour l’environnement, et avec beaucoup moins de conséquences sur la santé.

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6- Le nettoyant multi-usages

Utile pour plein de trucs : nettoyer la cuisine, la salle de bain, les toilettes, la robinetterie, les vitres, bref TOUT.

Et c’est franchement … Ultra simple, en mode « demandez à votre enfant de 2 ans de le faire ».

toddlerOui bon OK, je le fais moi-même. T’es vraiment pas serviable. 

Pour 1L de nettoyant :

1/3 de vinaigre blanc, 2/3 d’eau. On verse dans un pschit, et c’est tout.

Voilà.

mission-accomplished

Coût de revient : 0,19€ la bouteille d’1L. Qui remplace le produit à vitre, le nettoyant cuisine/salle de bain/toilettes, le dépoussiérant, etc etc. J’ai la flemme de calculer l’économie, mais avoir un seul produit -pas cher en plus- pour en remplacer 4 ou 5, pas besoin d’être à la NASA pour savoir que c’est écono-écolo !

L’odeur de vinaigre s’évapore très vite. Si vraiment c’est pas supportable, on peut mettre des écorces d’agrumes dans la bouteille (certains font macérer quelques semaines et les enlèvent, moi je les laisse tout le temps XD même en deux mois, ça ne moisit pas, ça ne pue pas. #teamfeignasseforlife).

C’est nickel pour la cuisine, bien plus que la javel parce que bon, pour les surfaces alimentaires, merci mais non merci.
Le vinaigre blanc est un très bon désinfectant naturel, il convient donc aussi pour la salle de bain et les toilettes.

Pour ce nettoyant multi-usages, certains y ajoutent du bicarbonate. Je n’en mets pas. Je ne suis pas chimiste, mais je pense que la réaction bicarbonate (basique) + vinaigre (acide) est intéressante à l’instant où elle se produit -quand ça fait psssshhht et que ça mousse, quoi. C’est bien pour décrasser une casserole qui a bûlé, ou pour déboucher un évier.

Mais une fois la réaction passée, les deux composants ont perdu une grande partie de leurs propriétés -du coup je ne vois pas trop l’intérêt de mettre du bicarbonate dans un produit destiné à être préparé à l’avance. Mais je me trompe peut-être 🙂

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7- Le gel WC

Ajout de juillet 2017 !

J’ai testé pour vous … le gel WC de fabrication maison !
La recette est ultra simple, ultra rapide, pas cher, efficace, bref que demander de plus à part six cents milliards de poneys arc-en-ciel ?

Capture d_écran 2017-07-23 à 17.18.28

Pour 1 flacon (environ 600ml)

– 500ml de vinaigre blanc (0,30€ / 0,60€ le litre)
– 100ml d’eau
– 1 CS (environ 6g) d’agar-agar (0,55€ / 4,55€ les 50g) (on peut aussi utiliser de la gomme de guar, encore moins chère)
– Quelques gouttes d’huile essentielle (petit grain bigarade, ou tea tree) (0,17€ / 5,84€ les 10ml)

On fait bouillir l’eau et le vinaigre. Quand ça bout, on ajoute l’agar-agar, on mélange, on laisse frémir 2-3mn. Ensuite on retire du feu, on ajoute 5-6 gouttes d’huile essentielle (surtout pour la conservation du produit).
Ensuite on transvase dans un ancien flacon de gel WC, et vouala !

Alors notez que j’étais persuadée que mon flacon de gel ne s’ouvrait pas. Mais en fait si, le bec verseur est juste inséré dedans, je l’ai décapsulé avec la pointe d’un couteau.

La texture, une fois refroidie, est identique à celle d’un gel du commerce. Si vous mettez un petit peu d’HE (pas trop hein, cf les précautions d’utilisation des huiles essentielles, surtout que là on parle de les mettre dans les toilettes, ce serait dommage de mettre une cuillère à soupe direct dans la cuvette !), vous aurez en prime l’odeur. Pratique !

Coût de revient pour un flacon de 600ml : 1,02€

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Voilà, en somme ce n’est vraiment pas difficile de fabriquer ses produits ménagers. Ils sont moins chers, beaucoup plus respectueux de l’environnement et de notre santé, que les produits conventionnels qu’on vend dans les magasins.

Encore une fois, ces ingrédients se trouvent assez facilement (magasins bio). Leur prix peut faire peur au début (9€ le kilo d’acide citrique, ça pique, #artisandurire #poésie), mais le rendement est très supérieur aux produits industriels. Avec 1kg d’acide citrique, j’ai assez pour faire ma poudre lave-vaisselle pendant plus de 2 ans. Les autres produits sont tous mutualisés, on fait des des économies d’échelle !

cheapTon père n’y connaît rien, ma pauvre Lisa. 

Je pourrais aussi vous parler de comment je débouche ma baignoire (si toi aussi t’as les cheveux longs, bienvenue) avec du gros sel et du bicarbonate, ou bien comment je récupère une casserole dans laquelle ont cramé des pois chiches (#histoirevraie) avec du bicarbonate et du vinaigre, mais vous trouverez plein de recettes de ce genre sur internet (chez la Famille presque zéro déchet par exemple).

Niveau déchets, d’ailleurs, notons que les alternatives écologiques aux produits ménagers génèrent une quantité beaucoup, beaucoup plus faible de déchets que les produits conventionnels. Et surtout, une grande part de ces déchets est recyclable (les sachets d’acide citrique, de cristaux de soude, etc … sont en papier recyclable -et pas qu’une seule fois !). Le bidon de lessive, c’est le même depuis plus d’un an, aussi.

Pour le vinaigre, il y a le problème de la bouteille plastique … J’ai personnellement choisi de payer mon litre de vinaigre un peu plus cher, et de l’acheter en vrac (certifié Ecocert) pour virer les bouteilles, mais je comprends qu’on fasse autrement.

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui (et c’est déjà pas mal !), j’espère que cet article vous aura donné des idées, vous aura aussi montré que faire ses produits ménagers, ce n’est ni difficile, ni chronophage, ni la ruine !

À la prochaine !

 Pic : Jennifer Burk / Creative Commons / Unsplash

24 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Noel dit :

    Kima: « Tu fais la guerre à la surconso et aux dégats écologiques faits à la planète… d’article en article. »
    Carver: « Meuf, tu peux pas appeler ça une guerre. »
    Herc: « Et pourquoi pas? »
    Carver: « Les guerres, ça se termine… »

    (hommage au gif de Wee-bey présent dans l’article!)

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  2. Audrey dit :

    Merci pour ces astuces !! Ca me donne envie de me lancer !! Merci pour Franc parler !

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    1. Wildwildwaste dit :

      Mais de rien, c’est hyper encourageant si ça te donne envie d’essayer 🙂

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  3. coquelibio dit :

    Ici on a fait la lessive, en réutilisant un énorme bloc de savon de Marseille auquel on ne venait pas à bout et qu’on a depuis genre 5 ans ! Par contre quand tu parles des prix j’aurais pensé que c’était moins cher à l’achat. Pour l’adoucissant on n’en a jamais mis. Sur le liquide vaisselle la dépense est anecdotique, je pense qu’on est à 1L par an, donc pas encore testé. Pour le lave vaisselle même recette, et pour le nettoyant à tout faire aussi. Par contre mon pshit pshit de recup d’un nettoie vitre a rendue l’âme 😦 Comme produit qu’il nous reste à remplacer il y a le liquide pour nettoyer les toilettes qui est pratique avec son cou coudé, et la crème à récurer, mais pour les deux un flacon me dure 2 ans alors j’ai moins de motivation. Remarque bête, mais pour 3L de lessive, vu le volume de ce que tu mets dans l’eau, j’aurais trouvé plus logique d’avoir moins de 3L d’eau 😅 comme quoi ^^

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    1. Wildwildwaste dit :

      Pour le savon, ya beaucoup de frais de port. Les 2kg sont à 16€, 24€ avec les frais de port !
      Mais j’ai vu qu’il y en avait en vrac chez Day by Day, je vais pouvoir m’approvisionner là-bas 🙂

      Et pour les 3L d’eau, c’est du à peu près XD y’en a ptetre un poil moins, genre 2,8L, surtout après ébullition !

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  4. Lydy dit :

    Bonjour. Merci beaucoup pour toutes ces explications et ces recettes, une vraie mine d’or. Je teste actuellement une recette de lessive qui est la même que la tienne, sauf que j’ai remplacé le savon de marseille par le savon dalep, le linge paraît propre pour l’instant ouf. Mais ma lessive se déphase, est ce que c’est normal ?

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    1. Wildwildwaste dit :

      Elle a tendance à se déphaser ici aussi, je pense que c’est normal sans émulsifiant 🙂
      Perso ça ne me pose pas de problème, je secoue le bidon avant de m’en servir et le tour est joué !

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  5. Green gazelle dit :

    chez moi c’est tout pareil: lessive, spray à tout… bref j’utilise 7 produits maxi qui dure, qui dure et qui sont tout gentils avec la nature, ma santé et mon portefeuille: savon de marseille, vinaigre blanc, bds, percarbonate de soude, cristaux de soude, l’acide citrique et le savon noir…. et un peu d’huile de coude parfois. Pas de M. Papropre ou canard la tête à l’envers.
    bravo pour cet article.

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