Challenge 100€ de courses bio par mois – Le débrief !

Avec cette semaine s’achève mon challenge lancé à moi-même : celui de faire 100€ de courses maximum, pour un mois, en tout bio. Je vous ai raconté semaine par semaine l’avancée du schmilblik. En guise de conclusion, je vous fais donc un débrief global de ce mois, ce que j’en ai retenu, les petites astuces que j’ai expérimentées …

Bref, si vous ne devez lire qu’un seul article sur ce challenge, c’est celui-ci ! (Dit-elle après en avoir publié cinq. Tout ça pour ça. Merci machine hein).
Et comme je suis (pas) sympa, il est long, par-dessus le marché (bienvenue en 1953).

Temps de lecture : 8 minutes


Vue d’ensemble du challenge

D’abord, une petite vue aérienne de ce mois.

Niveau budget, en tant que fan de tableur, j’ai fait un petit tableau. (Brousse c’est le nom de la lapine !)

capture-decran-2017-03-02-a-07-27-51

Et niveau menus, un récap global des plats qu’on a mangés ce mois-ci (je ne les ai mis qu’une seule fois, même pour ceux qu’on a mangés plusieurs fois).

récap menus.png


L’organisation, sauveur des temps modernes

Clairement, ce qui m’a permis de garder le cap, c’est de m’organiser un peu.
Je ne parle pas de se bloquer des repas spécifiques par jour (en mode « jeudi soir c’est purée de choux de Bruxelles et c’est tout »), parce que j’en suis incapable.

Je parle plutôt d’anticiper, de ne pas se pointer au magasin sans avoir aucune idée de ce qu’on va acheter.

noideaMoi face au rayon farine quand je n’ai pas fait de liste de courses.

Là-dessus, des gens très bien en ont beaucoup mieux parlé que moi : chez Herveline, par exemple.
Je ne vais donc pas y passer quatre heures (seulement trois et demi), et je vais simplement souligner les points-clés qui, selon moi, m’ont un peu sauvé la vie.

  • Faire un inventaire précis

Le garde-manger, c’est comme la garde-robe : souvent, il y a plein de choses dedans, mais quand on l’ouvre on a l’impression de ne rien avoir à manger (ou à se mettre).
Pourquoi ?

noideaToi-même tu sais. 

Je pense que c’est parce qu’on n’a pas de vue d’ensemble de ce qu’on a (ou pas).
Donc j’ai commencé par faire un inventaire complet. En notant même les trois cubes de bouillon qui restent, la brique de sauce tomate qui date d’avant notre emménagement, etc.

Et comme je vous l’avais dit, j’ai été étonnée (et un peu contrariée) de voir la quantité de nourriture que j’avais chez moi, entre le placard, le frigo et le congélateur, alors même que j’essaie au maximum de ne pas stocker.

Je suis à peu près sûre de ne pas me tromper en disant que le résultat serait le même dans beaucoup de foyers. Si vous sortez tout le contenu de votre placard, et que vous notez tout ce qu’il y a, vous serez sans doute surpris.

C’est donc une excellente base pour réduire son budget alimentation, puisqu’on va d’abord utiliser ce qu’on a déjà (la meilleure économie, c’est quand même de ne pas dépenser. Cette pensée philosophique vous est gracieusement offerte par moi-même).

  • Faire des menus

Si vous êtes familier-ère du groupe GBEM, vous vous dites « duh, sans blague cocotte«  (ou pas cocotte hein, c’est vous qui voyez).
Mais on ne saurait trop insister sur ce point.

Les « menus » sont ici réduits au minimum : je fais une liste de 4-5 plats à manger dans la semaine, et basta.
N’empêche, depuis que je fais comme ça, je ne me pose plus la fameuse question à vingt milles roupies (virgule deux) : on mange quoi ce soir ?
J’ai juste à regarder le petit tableau accroché dans la cuisine, à choisir parmi la liste en fonction du temps et de la motivation que j’ai, et voilà.

noideaMoi quand on me demande comment j’ai eu l’idée du dîner de ce soir. 

Ce qui ne veut pas dire qu’on ne se fait pas plaisir ! Justement, je pense avoir montré au cours de ces 4 semaines qu’on mange bien, entre plats indiens, raclette et cookies au chocolat !

Avantage temps, donc.
Avantage argent aussi, parce que faire ses menus permet d’ajuster sa liste de courses au plus près, et donc de ne pas acheter de trucs inutiles au magasin.

  • Faire une liste de courses

C’est le corollaire des menus, et de l’inventaire aussi.
En imaginant les plats que je vais faire dans la semaine, j’essaie de partir de ce que j’ai déjà. Ma liste de courses se compose donc uniquement des produits qui manquent aux repas de la semaine.
Je ne rachète pas de pâtes juste parce qu’il n’y en a plus : j’en rachète quand j’en ai besoin. Idem pour tout le reste.

On limite donc le stock (puisque ce que j’achète va être rapidement consommé), et on élimine la dépense superflue (l’achat de produits que je ne vais peut-être utiliser que dans deux mois).


Un peu de créativité culinaire

Imaginer des plats à base de résidus de placards, ça ne donne pas très envie (surtout dit comme ça !).
Mais perso, j’aime bien. Je le fais déjà, donc j’ai pris l’habitude ; là, l’exercice a été simplement un peu plus corsé.

  • Trouver l’inspiration

Trouver l’inspiration pour cuisiner, c’est comme trouver l’inspiration pour écrire ou peindre : il faut une muse.

Dans mon cas, la muse elle s’appelle Marmiton. C’est glamour.

noideaVue d’artiste.

Plus sérieusement, quand je ne sais pas quoi faire d’un ingrédient, je tape simplement son nom dans Marmiton ou sur Google (pardon, sur Ecosia 🙂 ), et je regarde ce qui sort. Je choisis ce qui me plaît le plus, tout en ne nécessitant pas l’achat de quatorze autres ingrédients ni de rester huit heures en cuisine.

  • Rester simple

Évidemment, la créativité en cuisine ne veut pas forcément dire qu’on va manger de la truffe argentée aux poireaux farcis tous les soirs (ce plat n’a aucun sens).
Ça veut simplement dire qu’on va essayer de twister les classiques pour ne pas s’ennuyer du palais !

On peut parfaitement bien manger sans faire soirée de l’ambassadeur tous les jours ou acheter des noix de macadamia au kilo.
C’est moins cher, plus rapide, moins prise de tête.
Donc ce n’est pas parce qu’on cuisine tout, qu’on doit faire dans la fioriture 🙂

buffetIllustration d’un dîner du lundi soir (non). 

Rester simple, c’est éviter de gaspiller du temps et de l’argent.


Ce que j’en tire

  • Manger tout bio pour moins de 50€ par mois et par personne, c’est possible

Pour une configuration comme la nôtre (essentiellement des repas du soir, mais avec pas mal de restes utilisables le midi ; deux adultes végétariens), je m’aperçois qu’il est possible de manger tout bio, sans se priver, pour moins de 50€ par mois.

yeswecan

Non pas que ce soit une nécessité absolue dans mon cas -j’ai cette chance.

Mais je trouve que :

C’est un petit pied de nez à ceux qui refusent le bio par principe (même en partie !) parce que ce serait trop cher

– C’est une contribution pour tordre le cou à l’idée qui voudrait que, quand on a pas beaucoup de moyens, on est condamnés à manger de l’industriel dégueu pour la santé

– C’est montrer qu’on peut se faire plaisir en cuisine et à table sans dépenser son PEL (que je n’ai pas, par ailleurs)

C’est encore possible de réduire : je n’ai pas fait les plats les plus économiques du monde (le lait de coco, la raclette, etc).

  • Je m’amuse vraiment quand je dois improviser

Je le savais déjà, mais cette expérience me l’a confirmé : je m’éclate quand je me retrouve à improviser un plat avec ce que j’ai dans la cuisine.

On a mangé plusieurs fois la même chose au cours du mois, oui, mais pas tant que ça (en tous cas pas plus que d’habitude). Signe que la variété est possible même à petit budget, et qu’on n’est pas obligés de manger uniquement du riz au sel pendant 28 jours.

riceQuoique Goku s’en accommode très bien. 

  • Le stock est mon ennemi juré

J’en ai déjà parlé au cours du mois, mais purée … Je n’arrive pas à battre le stock !
Autant dans le frigo, c’est le désert de Gobi, autant dans le placard, bienvenue au Costa Rica quoi (toi aussi, révise ta géographie avec Wild Wild Waste).

teacher

Il reste toujours un fond de quelque chose, une lichette d’un truc, 30 grammes de riz (mais on fait QUOI avec 30 grammes de riz ?!) ou deux noisettes.
C’est pas grand chose, mais c’est du stock. Il faut en faire quelque chose (je déteste jeter de la nourriture. Mais vraiment), et c’est là qu’il faut parfois faire preuve d’ingéniosité pour savoir quoi faire de tes 30 grammes de riz sans forcément en racheter trois kilos.

Et j’ai beau passer le stock du mieux que je peux, il revient toujours. Tel un fantôme, il hante mon garde-manger.

teacherLe stock, gentil fantôme, il a envie d’squatter … 


Pour terminer

Depuis que je suis embarquée là-dedans (ma démarche dans sa globalité, je veux dire), je n’ai pu que constater l’utilité d’un peu d’organisation pour pouvoir gérer le budget en changeant son alimentation.

Cette petite expérience m’a permis de voir que, vraiment, l’anticipation est ultra importante si l’on veut réduire son budget tout en conservant une alimentation de qualité. 

J’ai bien conscience qu’on n’a pas forcément le même régime alimentaire, ni la même structure de repas que tout le monde (depuis que je suis végétarienne, je mange presqu’exclusivement des plats uniques, c’est-à-dire sans accompagnement si je considère que le plat est complet).
On ne prend pas systématiquement de dessert le soir (le midi, je prends parfois un yaourt dans mon restaurant d’entreprise), parce que je ne ressens plus le besoin de finir mon repas sur du sucré (et comme le dit Herveline sur le groupe : le dessert, au final, c’est quelque chose de très culturel).

dessertMême si j’ai à peu près cette réaction quand y’a du dessert. 

Certains (sur Facebook notamment) m’ont dit qu’on ne mangeait pas beaucoup.
Certes, on n’a pas des appétits d’ogre, mais on mange plutôt normalement si je compare à d’autres êtres humains de même corpulence. Les photos sont trompeuses (une petite portion, c’est toujours plus joli !), et je n’ai pas précisé qu’on se ressert quasi-systématiquement après une première assiette 😀

Donc ce qui est pour moi une réussite peut sembler totalement impossible pour d’autres.
Mais ce n’est pas le chiffre de 100€ qu’il faut retenir : c’est qu’on a réussi à diviser par plus de deux notre budget, en mettant un peu plus l’accent sur l’anticipation et sur le vidage des placards.
D’habitude on est plutôt vers 200-250€, pour rappel, hein. Ce mois-ci, 108€ en comptant la lapine, 91€ sans elle (avec une moyenne habituelle de 225€, ça fait une réduction de -52 à -59,4% !). Ça fait de sacrées économies …

picsouMoi avec mes économies faites sur les courses. 

Je ne sais pas s’il est possible de tenir ce genre de budget sur le très long terme. Mais je trouve rassurant de me dire qu’en cas de besoin, l’alimentation peut être un poste à faire varier si on est en galère, sans perdre en qualité. On a la chance, actuellement, d’avoir une situation stable. Mais si un jour on perd notre travail, par exemple, je sais déjà qu’on pourra économiser sur les courses, tout en conservant une alimentation saine/bio/pas trop dégueu.

Sur ce, je pars en vacances sans accès à internet, alors soyez sages, ne mettez pas le bazar partout et vive les poneys !

24 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Christel dit :

    Bjr,
    Si j’ai bien compris c’est 100€ à 2 mais qu’est ce que cela comprend. Est-ce que vous achetez des produits comme les purées d’oléagineux par ex qui ne sont pas donnés? D’autres huiles que celles d’olives?…

    J’aime

    1. Wild Wild Waste dit :

      Vous avez le détail dans toutes les étapes du challenge, avec mes menus et mes listes de courses 🙂
      On ne consomme pas de purées d’oléagineux car on n’en a pas besoin (éventuellement je fais de la purée d’amande moi-même)

      J’aime

      1. Christel dit :

        Ok merci! Je découvre seulement votre blog.

        J’aime

  2. Moune dit :

    Bonjour, vous n’avez acheté aucun fruit durant ce mois?

    J’aime

    1. Wildwildwaste dit :

      Non effectivement ! Ce qui ne veut pas dire que je n’en ai pas mangé 🙂 (le midi, parfois)

      Globalement on n’est pas très dessert à la maison.
      De plus, j’ai géré ce budget spécial à l’aveugle, je ne savais pas du tout si je pouvais acheter des fruits ou non (du coup j’aurais pu !). Et en février à Paris, trouver des fruits bio, de saison et à peu près locaux ce n’est pas évident ^^

      Par ailleurs, les apports en vitamines, fibres et minéraux ont été garantis par les légumes, qu’on mange en très grande quantité toute l’année (à tous les repas sans exception).

      J’aime

  3. delphine1310 dit :

    30g de riz ? … Dans une salade avec un autre reste de céréale ??? Ou dans un « jyfoutout » ? Cuit avec des lentilles ?

    J’aime

  4. Sei dit :

    Il y a juste un truc qui me chiffonne quand tu écris « c’est une contribution pour tordre le cou à l’idée qui voudrait que, quand on a pas beaucoup de moyens, on est condamnés à manger de l’industriel dégueu pour la santé »
    Quand on est pauvre, on a pas toujours le privilège d’avoir une biocop ou amap ou autre sur le trajet ou aux alentours de chez soi, parce qu’on vit pas « au bon endroit » et plus « là où on trouve où se loger » 😦

    Mais dans tout les cas, chouettes articles

    J’aime

    1. Mais on peut quand même faire un effort sans forcément manger tout bio. Genre limiter l’industriel au moins.
      C’est comme pour tout, quand tu veux faire quelque chose tu trouves les moyens, quand tu veux pas tu trouves des excuses 🙂

      J’aime

      1. Sei dit :

        …….hashtag #MéprisDeClasse, bonjour.
        J’avoue, quand on veut on peut, toussa. Bien sur, c’est si simple, j’aurai du le savoir 🙂

        Est-ce que tu as conscience de la violence culpabilisatrice de ton message ou pas, je me demande, meme si je ne pense pas et c’est dommage ^^

        J’aime

      2. Mépris de classe ?! loool
        Alors pour le mépris, bienvenue au club ^^ Tu ne connais pas ma situation donc pas la peine de t’exciter sur moi. Je n’ai voulu blesser personne et je suis navrée si ça a été le cas.
        Pour tout te dire, je ne consomme pas particulièrement bio et je n’ai pas de gros moyens. Je ne travaille pas car j’élève mes 3 enfants. Je n’ai jamais eu de congé mater/parental car j’ai accouché 2 semaines après avoir soutenu mon master. Donc pas le temps de travailler, pas le temps de cotiser. Pas de congé mater et pas de retraite plus tard. Bref, niveau moyens, je suis assez limitée.
        Mais je maintiens ce que j’ai dit : tout est une question de choix et de priorités. Il faut juste savoir lesquels faire et les assumer sans chercher à se justifier pour rien 🙂

        J’aime

      3. Wildwildwaste dit :

        Je ne suis pas sûre que le débat se situe là 🙂
        Chacun son rythme !
        Le principal c’est qu’on essaie de tous avancer dans la même direction non ?

        J’aime

      4. Tout à fait d’accord 🙂

        J’aime

  5. Enaira dit :

    Merci pour cet article !

    Du coup juste pour la configuration je n’ai pas bien compris si c’était juste pour vos petits déjeuner + repas du soir , ou petits déjeuners + midi + soir ? 🙂 Ca me donne plein d’idées en tout cas ! Donc merci ! 😀

    J’aime

    1. Wildwildwaste dit :

      Coucou !
      Et de rien 🙂
      Alors les repas de midi ne sont pas inclus. Il y avait des restes que j’ai mangé le midi, mais je ne les ai pas comptés vu qu’en général on n’est pas à la maison le midi 🙂

      J’aime

      1. Enaira dit :

        D’accord merci beaucoup ! Comme je dois préparer mes repas du midi, je pourrais tenter 70-80€ par mois en bio ça sera mon défi de mai ! 😀

        J’aime

      2. Wildwildwaste dit :

        Super idée ! Tu me diras comment tu t’en es sortie ?

        J’aime

  6. coquelibio dit :

    J’ai bien aimé te suivre c’est instructif, d’ailleurs en y réfléchissant, vous ne faites pas d’apéro ? Cette semaine de début mars ça a été la fête du budget… Un poulet pour Monsieur, des produits de base pour faire de la poudre lave vaisselle maison, j’ai essayé de faire le minimum pour les courses, ne me rends compte que (comme l’a fait remarquer quelqu’un dans les commentaires sur le précédent poste), j’ai pas mal de dépenses pour le petit-déjeuner , muesli et lait végétal pour moi, brioche pour monsieur, café / thé à racheter moins fréquemment et jus de fruit… J’aimerais changer les habitudes pour au moins un fruit à la place du jus, mais pas sûre que ça soit moins cher au final (même si zéro déchet). Et faire muesli / brioche maison, j’ai clairement la flemme (et je suis pas satisfaite sur le lait d’avoine maison à déguster (par contre nickel dans la cuisine si besoin)). Bonnes vacances

    J’aime

  7. kellyac dit :

    J’ai suivi toute ton aventure avec passion (genre série de la semaine à ne louper sous aucun prétexte), et c’était très instructif! Je te félicite pour ce défi brillamment relevé! J’essaie de ne pas stocker, sauf les trucs vitaux (des pates quoi, parfois le besoin de pates est trop fort…). Mais il y a toujours de petites choses. Je me suis mise le défi de réduire fortement mon stocke dans les 2 mois à venir, puisque je déménagerai… merci pour toutes tes idées et pour avoir prouvé qu’on peut le faire!

    J’aime

Laisser un commentaire