10 trucs que je n’aurais jamais pensé faire

Il fut un temps (pas si lointain) où je pensais que l’écologie, la gestion budgétaire, tout ça, c’était bon pour les autres (et qu’ils étaient souvent pas très sains d’esprit).
Je me disais que trier mes déchets, c’était déjà pas mal, et qu’on ne me prendrait pas à aller plus loin -faut pas pousser, c’est déjà bien de jeter ma bouteille d’eau dans le bac jaune.
Je me disais que faire ses comptes ou réfléchir à la nécessité de mes possessions, c’était pour les vieux avant l’heure ou les néo-hippies.

Raté.

failedMoi de maintenant au moi du passé qui s’était juré de ne jamais utiliser de cotons lavables. 

Avec un petit peu de recul, je m’aperçois que c’est comme quand tu démarres en vélo : les premiers coups de pédale sont un peu plus durs que les suivants, parce qu’il faut mettre le bazar en mouvement, le sortir de l’inertie.

Voilà donc 10 choses que je n’aurais jamais pensé faire avant d’entamer ma démarche.
Le genre de choses qui me faisaient dire auparavant « mais pourquoi se prendre la tête ? », « j’ai pas envie de vivre comme au Moyen-Âge » ou « ça va trop loin ». Parce qu’on a tous nos limites, et que bien souvent, elles ne sont pas du tout là où on les attendait.

Je ne vais pas développer chaque point, sinon vous allez avoir de la lecture pendant les quatre prochaines années 😀

Temps de lecture : 6 minutes


  • 1 – Arrêter le supermarché

Je vais vous dire un secret. La première fois que j’ai été dans un magasin bio, je m’étais dit « plus jamais ». J’avais trouvé ça cher, j’étais perdue, et j’étais sortie de là avec un paquet de lentilles et 4 yaourts en ayant eu l’impression de vider mon PEL (je n’ai pas de PEL mais c’est pour l’image).

bankruptMon portefeuille en sortant de ma première virée chez Naturalia. 

Maintenant, je fais l’essentiel de mes courses à la Biocoop, et je ne mets quasiment plus les pieds au supermarché. Je produis moins de déchets et mon compte en banque s’en porte mieux.

Il y a quelques années, je n’aurais pas cru cela possible.


  • 2 – Devenir végétarienne

J’ai grandi dans une famille de viandards. Vous savez, de celles où on mange de la viande (rouge de préférence) tous les jours, avec la côte de boeuf au barbecue les week-ends d’été.
J’avais en moi le cliché du végétarien qui mange des graines et du potage. Et du quinoa, forcément.

Et puis, quand j’ai commencé à vivre seule, la viande s’est absentée du frigo. Pour deux raisons essentielles : je ne sais pas la cuisiner, et c’est cher. Trop cher pour que j’aie envie d’en acheter : je n’aimais pas suffisamment ça pour consentir à cette dépense. Alors j’ai appris à vivre sans, en tous cas chez moi.

Du coup, arrêter totalement la chair animale n’a pas été très difficile. Je crois que j’avais envie de sauter le pas depuis longtemps, sans oser le faire par peur du regard des autres.

judgingRéaction de certains quand j’ai entamé mon végétarisme. 


  • 3 – Avoir un lombricompost

Depuis trois semaines, on a de nouveaux animaux de compagnie : les habitants de mon petit lombricomposteur !

Avant de m’y intéresser, je trouvais ça dégoûtant d’avoir un bac à vers dans la cuisine. Je me disais que ça devait puer, que des vers allaient s’enfuir et coloniser la maison, kidnappant la lapine façon Gulliver chez les Lilliputiens …

gulliverAvec Brousse la lapine à la place d’un monsieur en redingote. 

Et en fait tout est faux.
Ce n’est pas plus crado que d’avoir une poubelle dans sa cuisine. Ça ne pue absolument pas. Et jusque là, aucun petit vers ne s’est fait la malle pour aller visiter l’appart et nous piquer notre bail.

Encore un truc que je n’aurais jamais pensé mettre en place. Si on me l’avait dit y’a encore un an, j’aurais fait un super grimace.

ewwComme ça. 


  • 4 – Me laver les cheveux avec des poudres

Après plusieurs étapes et péripéties que je vous raconterai un autre jour (ici) sinon ça va prendre mille ans et que je vais devoir partir bosser,  j’ai tenté les poudres indiennes pour me laver les cheveux.
Le machin que je pensais inefficace (comment une poudre de plante peut te laver les cheveux ? Ridicule !) et pénible à rincer. En mode « c’est ptêtre bien pour les autres mais pas pour moi ».

yougogirlMoi quand quelqu’un m’annonçait se laver les cheveux uniquement au sidr. 

Et bah non.
J’aime beaucoup les résultats. J’y reviendrai sûrement dans un autre article, mais pour le moment ça me convient bien.

Bref, il y a encore quelques mois je n’avais même pas envisagé cette possibilité. Maintenant je me demande pourquoi je ne l’ai pas fait plus tôt.


  • 5 – Acheter d’occasion

À la base j’avais un a priori assez négatif sur la question, à base de « c’est cheap », « c’est un peu dégueu », et autres joyeusetés (oui j’ai pu être très bête sur certaines questions, et je le suis toujours sur d’autres).

kaamelott

Sachez que mon opinion a bien changé (j’en parle ici et ).
Quand je veux acheter quelque chose, j’ai toujours le réflexe de d’abord chercher sur Le Bon Coin (idem pour vendre quelque chose).

J’opte ainsi pour un produit déjà fabriqué, qui est déjà dans le circuit de consommation, évitant d’en mettre un nouveau (avec les déchets de production et les emballages que ça suscite).
Quand j’achète, vends ou donne un objet, je prolonge aussi sa durée de vie (en évitant par la même occasion d’en faire un déchet de manière prématurée).

tinafeyMoi quand je trouve l’appareil photo que je voulais en super état sur Le Bon Coin. 


  • 6 – Faire la chasse au jetable

On se targue souvent de l’aspect pratique du jetable pour continuer à l’utiliser. Des gobelets en plastique pour un anniversaire, des couverts en plastique pour un pique-nique … Je disais pareil, tout en pensant que quand même, c’est pas hyper compliqué de laver un verre et une fourchette.

Quand on entame une démarche zéro déchet, le jetable saute aux yeux et pique un peu.
J’ai essayé, et j’essaie toujours, de l’éliminer progressivement de la maison. Restent en zone de combat les cotons-tige et les mouchoirs en papier.

Si on m’avait dit, il y a quelques temps, que je n’utiliserais plus de cotons jetables et que je deviendrais adepte de la cup, j’aurais bien ri.

hilariousMoi si on m’avait annoncé que j’allais me passer d’essuie-tout. 


  • 7 – Fabriquer mes produits ménagers

Au détour d’une conversation, j’indique à mon interlocuteur que je n’achète pas de lessive : je la fabrique moi-même.

Sourcils haussés et air suspicieux de mon interlocuteur.

Bah oui, on s’imagine facilement un laboratoire de chimie et la nécessité d’ingrédients compliqués -signe qu’on est quand même un peu trop habitués aux compositions à rallonge et pas toujours très clean de nos produits.

breakingbadMoi quand je fabrique ma lessive et ma poudre lave-vaisselle (non). 

Alors que pour une lessive, j’utilise 3 ingrédients et de l’eau.
Le tout en vente à la Biocoop (et pas au dépôt industriel du coin).

Le fait est que je ne pensais pas un jour dire à ma mère au téléphone « attends deux secondes, y’a ma lessive qui commence à mousser dans la casserole« .


  • 8 – Pouvoir partir une semaine avec juste un sac à dos

Effet collatéral inattendu. À mesure que je revois ma façon de consommer, je me rends compte que beaucoup de choses que je pensais indispensables, me sont en fait inutiles.

Dominique Loreau dit : « Bien des choses sont superflues mais nous ne le comprenons qu’au moment où nous en sommes privés. Nous en usions parce que nous les avions, non parce qu’elles nous étaient nécessaires« .

Mon déménagement a été l’occasion de faire un gros désencombrement. C’est d’ailleurs de ça qu’est parti le reste (j’ai fait le tri dans mes affaires, puis dans mes finances, puis dans ma consommation).

Et ça s’est concrétisé l’été dernier, quand je suis partie en vacances à l’étranger pour 10 jours avec juste un sac à dos. Dont la moitié était occupée par un sac de couchage.

wildSoit environ mille fois moins que Reese Witherspoon dans Wild. 

Il n’y a pas si longtemps, j’étais incapable de partir un weekend sans prendre une valise.


  • 9 – Réfléchir à mes achats

Ça va paraître évident, mais ça va mieux en le disant. Revoir sa conso, essayer de fonctionner avec moins d’impact, ça revient automatiquement à réfléchir à chacun de ses achats.
Je ne parle pas de se torturer l’esprit à chaque fois qu’il faut acheter un pois chiche, hein. Mais plutôt d’essayer d’être cohérente avec moi-même.

Il s’agit donc de se demander si tel achat vaut le coup (et le coût), en rapportant son prix à son utilité et à son coût environnemental et éthique.
Ça a l’air compliqué et prise de tête dit comme ça, mais je vous jure que ça ne l’est pas !

complexMoi quand je réfléchis à l’achat d’un pot de yaourt (non). 

Il y a quelques temps, j’achetais plein de trucs sans réfléchir, sans en avoir besoin, je m’en servais à peine et je finissais par les abandonner dans un coin.

Ce n’est désormais plus le cas. J’essaie de faire en sorte de n’acheter que des choses qui ont du sens, parce que c’est comme ça que j’envisage, à titre perso, ma consommation.


  • 10 – Redécouvrir l’optimisme

J’en avais déjà parlé là : une démarche engagée (pour moi, à tendance écologique, mais pas que) a tendance à nous rendre notre libre-arbitre.

Je me suis découvert un certain penchant pour l’optimisme, moi qui ai pourtant toujours été de nature pessimiste.
Maintenant que je me libère petit à petit de cette impression latente de ne pas avoir le choix, je redécouvre ma capacité d’action, et je me rends compte qu’en fait, je peux faire plein de trucs, pour peu que je ne me mette pas de barrières.

anythingHomer Simpson, maître spirituel. 

Je réalise que, dans l’absolu, rien ne m’empêche de manger ce que je veux, de faire mes courses où je veux, de changer de boulot, même de partir vivre ailleurs si j’en ai envie.

J’ai l’impression de découvrir tout un champ de possibles qui était jusque là obscurci par mon pessimisme.

Je me sens plus sereine, moins étouffée. Et ça, ça n’a pas de prix (pour tout le reste il y Eurocard Mastercard).

En conclusion : il ne faut jamais dire jamais.

11 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Les cotons-tiges ? Tu sais que c’est pas super bon en fait ? A la place, tu peux utiliser un trombone : tu le déplies et tu grattes le cérumen (attention à pas aller trop loin dans l’oreille !). Y a pas plus économique et écologique ^^

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  2. kellyac dit :

    Ahah, je me souviens de mon premier passage dans un magasin bio comme si c’était hier! Cette impression que rien n’était abordable… bon, depuis j’ai un salaire aussi, ca aide à pouvoir manger autre chose que des pates premier prix 😉

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  3. coquelibio dit :

    Je suis en train de lancer le vélo, j’ai déjà une certaine inertie, mais je me rends compte que je peux aller plus loin ! Et plus on voit des exemples positifs autour de soi (ou sur internet), ça motive à continuer le mouvement 🙂

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  4. Sophie Lr dit :

    pour tout le reste il y a eurocard xD haha j’adore ton humour et ta façon d’écrire ^^

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    1. Wildwildwaste dit :

      Merci 🙂

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  5. Rosenoisettes dit :

    Coucou !
    Je découvre ton blog avec cet article, et comment dire… bravo ! Je me retrouve totalement dans tes mots, les démarches de « slow-living », d’être au plus proche de la nature, des animaux et de l’environnement. Prendre soin de soin et de ce qui nous entoure, aimer, s’aimer et ainsi être plus optimiste et relativiser. C’est fou le chemin qu’on peut parcourir, n’est-ce pas ?
    Je te souhaite un bon voyage en ce beau chemin, et à très bientôt j’espère 🙂

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    1. Wildwildwaste dit :

      Merci 🙂

      Oui c’est fou qu’une fois qu’on a fait le premier pas, le reste vient plus facilement et on se retrouve à envisager des choses qu’on pensait inenvisageables 🙂

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